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L’ AMNESTIE, LE PEUPLE ET CEUX QUI PARLENT EN SON NOM : L’ ÉTRANGE QUERELLE ENTRE ELUS ET ACTIVISTES

  • mars 21, 2025
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Le débat autour de l’interprétation de la loi d’amnistie s’est transformé en un duel de légitimités. D’un côté, le groupe parlementaire de Pastef, dont le président, Ayib Daffé,

L’ AMNESTIE, LE PEUPLE ET CEUX QUI PARLENT EN SON NOM : L’ ÉTRANGE QUERELLE ENTRE ELUS ET ACTIVISTES


Le débat autour de l’interprétation de la loi d’amnistie s’est transformé en un duel de légitimités. D’un côté, le groupe parlementaire de Pastef, dont le président, Ayib Daffé, revendique le monopole du parler-peuple, fort du précieux sésame électoral. De l’autre, le mouvement Y’en a marre, qui, à défaut de sièges à l’Assemblée, s’arroge le droit de tenir la rue et de rappeler aux élus que l’on ne gouverne jamais seul, surtout pas dans une démocratie dite représentative.

Lorsque Y’en a marre prévient que « le peuple sera en face », Ayib Daffé bondit. Qui sont donc ces gens qui se drapent du manteau du peuple sans passer par les urnes ? Qui leur a donné mandat ? Le député s’indigne : « Nous, élus, hésitons parfois à parler au nom du peuple, alors que nous en avons pleinement le droit. » Si même les détenteurs du suffrage universel se censurent, alors que dire de ces militants sans investiture ?

L’Assemblée, selon Daffé, est la seule enceinte légitime pour parler du peuple et en son nom. Peu importe si, une fois les urnes refermées, l’électeur devient simple spectateur des débats parlementaires, prié d’attendre la prochaine échéance électorale pour s’exprimer à nouveau. Peu importe si la rue, elle aussi, a toujours été un thermomètre de la démocratie.

Face aux pressions extérieures, Ayib Daffé martèle sa souveraineté : « Nous faisons tout dans l’intérêt du peuple. » L’équation est simple : si une décision est prise par des élus, elle est forcément légitime. Ce raisonnement a de quoi faire sourire. L’histoire récente nous rappelle que bien des lois ont été votées sans que le peuple, pourtant invoqué à chaque phrase, ne s’y reconnaisse réellement.

Alors, qui parle vraiment au nom du peuple ? Celui qui a un siège à l’Assemblée ou celui qui bat le pavé ? L’un serait-il plus légitime que l’autre ? Dans cette cacophonie démocratique, une seule certitude : chacun se veut le ventriloque du peuple, mais lui, dans tout ça, parle-t-il encore ?

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com

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