LOI D’ AMNESTIE : QUAND LA POLITIQUE DEVIENT UN FEUILLETON À REBONDISSEMENTS
mars 23, 2025
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Encore une fois, la scène politique sénégalaise nous gratifie d’un spectacle à la fois dramatique et burlesque. La loi d’amnistie, déjà controversée, se retrouve désormais affublée d’une “loi
Encore une fois, la scène politique sénégalaise nous gratifie d’un spectacle à la fois dramatique et burlesque. La loi d’amnistie, déjà controversée, se retrouve désormais affublée d’une “loi interprétative” pour tenter de calmer les esprits. Résultat : une pagaille institutionnelle où députés, chroniqueurs et militants se renvoient la balle, au grand désarroi des citoyens.
Un remake du « je t’aime, moi non plus » législatif
D’un côté, Amadou Bâ, le porte-flambeau de cette loi d’interprétation, tente de convaincre que tout est sous contrôle. « Pourquoi voter une telle loi ? » demande-t-il avec le sérieux d’un professeur expliquant une équation compliquée à des élèves dissipés. Hélas, son auditoire n’est pas convaincu, surtout pas Badara Gadiaga, qui le prend à partie avec la finesse d’un boxeur en pleine forme.
« Et les casseurs, les pilleurs, les incendiaires ? Que leur réserve votre loi magique ? », assène Gadiaga. Le député esquive, louvoie, tente une pirouette oratoire… Mais c’est peine perdue. Face à une salve d’accusations, il se retrouve acculé, à court d’arguments.
Quand l’abrogation devient un mot tabou
Pendant ce temps, dans le camp des sceptiques, l’ancien député Moussa Diakhaté entre en scène avec fracas. Sa solution ? « Non et non ! À la place d’une loi d’interprétation, abrogeons tout, avec effet rétroactif s’il vous plaît ! » L’homme est catégorique : pourquoi perdre du temps à tricoter une loi bis alors qu’un bon coup de gomme législatif suffirait à tout effacer ?
Mais attention, cette proposition radicale ne fait pas que des heureux. Car abroger totalement la loi d’amnistie reviendrait à rouvrir des plaies politiques que certains préféraient voir refermées… quitte à les recouvrir d’un joli vernis législatif.
Les citoyens, ces éternels oubliés du débat
Pendant que les politiciens jonglent avec les lois comme des acrobates, Aliou Sané, du mouvement Y’en a marre, rappelle une évidence que tout le monde semble avoir oubliée : et le peuple dans tout ça ?
« Le régime actuel doit respecter sa parole. Il faut abroger cette loi, point final », martèle-t-il face à un Amadou Bâ de plus en plus seul. Pire encore, il dénonce une loi à trous, où certaines infractions comme la torture ou les traitements inhumains passent entre les mailles du filet.
Et comme si cela ne suffisait pas, il met en garde la majorité : « Ne tombez pas dans l’arrogance du pouvoir ! » Un avertissement clair, lancé à un camp qui, hier encore, dénonçait les mêmes dérives qu’il tente aujourd’hui de justifier.
Un labyrinthe législatif aux multiples impasses
Si la politique était un jeu de stratégie, l’Assemblée nationale ressemblerait à un labyrinthe où chaque couloir mène à une nouvelle impasse. Amadou Bâ tente d’éclairer la lanterne des Sénégalais, expliquant avec une pédagogie laborieuse que l’abrogation de la loi d’amnistie reviendrait à blanchir tous les crimes passés. Un raisonnement alambiqué qui laisse plus d’un citoyen perplexe : alors, la loi d’amnistie protège des criminels ou les expose à la justice ? Mystère et boule de gomme législative !
Entre les discours savamment ficelés et les amendements de dernière minute, l’imbroglio prend des allures de jungle où chacun tente de survivre. Badara Gadiaga, chroniqueur au verbe acerbe, dénonce un tour de passe-passe visant à ménager les alliés du pouvoir. « Ils ont supprimé l’expression ayant exclusivement une motivation politique, mais pourquoi ? Pour protéger qui ? » s’interroge-t-il, avant de se faire taxer d’ignorance par Amadou Bâ. Un échange musclé qui a vite transformé les plateaux de télévision en véritables rings politiques.
Un ring où les coups pleuvent
Dans ce combat sans arbitre, les accusations fusent et les supporters s’enflamment. Sur les réseaux sociaux, les Pastéfiens entrent en scène et assaillent Badara Gadiaga, lui reprochant d’avoir voulu influencer l’amendement de la loi. Loin de se laisser abattre, ce dernier se félicite d’avoir forcé Amadou Bâ à rectifier son texte. « C’est une victoire du journalisme engagé ! » s’exclame-t-il, tandis que ses détracteurs lui prêtent des intentions malveillantes.
Les débats s’enchaînent, les alliances se font et se défont, et la loi d’amnistie continue de se transformer en scénario digne d’une fiction politique à rebondissements. Un jour, peut-être, une réforme claire et sans équivoque verra le jour. Mais en attendant, bienvenue dans la jungle politique sénégalaise, où chaque amendement ouvre la porte à un nouveau scandale.