LIBERTÉ D’EXPRESSION ET DÉBAT DÉMOCRATIQUE : UN ÉQUILIBRE ENTRE LIBERTÉ DE Ton, RESPECT ET TOLÉRANCE
mars 25, 2025
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« C’est de la discussion que jaillit la lumière », dit l’adage. Cette maxime illustre l’importance de la diversité des idées et de la confrontation des opinions dans
« C’est de la discussion que jaillit la lumière », dit l’adage. Cette maxime illustre l’importance de la diversité des idées et de la confrontation des opinions dans la quête de la vérité. Cependant, la controverse suscitée par les propos du chroniqueur Badara Gadiaga lors de l’émission du vendredi dernier, accusé d’avoir insulté le député Amadou Ba, pose une question fondamentale : comment garantir un débat démocratique où la liberté d’expression, indispensable à toute société ouverte, s’exerce dans un cadre de respect mutuel, de courtoisie et de tolérance ?
Un débat bien mené ne se résume pas à une joute verbale, mais à un échange d’idées permettant d’affiner la réflexion collective. Il éclaire l’opinion publique et enrichit le fonctionnement démocratique. Dans un pays où la liberté d’expression est un principe fondamental, il est essentiel que chaque voix puisse se faire entendre, sans crainte de représailles ou de censure.
Toutefois, cette liberté de ton ne doit pas se transformer en licence pour l’invective ou la provocation gratuite. Les chroniqueurs, qu’ils s’appellent Badara Gadiaga ou Abdou Nguer, ont pour mission d’analyser et de commenter l’actualité avec un regard critique et indépendant. Leur rôle n’est pas de flatter une ligne éditoriale ou de se soumettre aux injonctions politiques, mais de contribuer au débat avec rigueur et responsabilité. Une parole libre ne signifie pas une parole brutale ; elle doit s’exercer avec intelligence, sans sombrer dans l’outrance ou la diffamation.
L’histoire récente du Sénégal montre que la critique a toujours existé et qu’elle a même renforcé le débat démocratique. Sous les présidences d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall, les journalistes et chroniqueurs ont joué un rôle essentiel en questionnant les décisions des gouvernants. Mais lorsqu’un pouvoir devient trop réactif, cherchant à faire taire les voix dissidentes, il ouvre la porte à une gouvernance où toute remise en question est perçue comme une menace.
Une démocratie ne peut prospérer que dans un climat où l’expression libre est protégée et respectée. Cependant, cette liberté ne signifie pas le chaos verbal. Il est donc primordial d’encourager des débats constructifs, centrés sur des enjeux cruciaux comme le développement économique, l’éducation ou la gouvernance, plutôt que de s’égarer dans des affrontements stériles ou des attaques personnelles.
Le pluralisme des idées est une richesse et non une menace. Cependant, pour que ce pluralisme soit bénéfique, il doit être encadré par des principes de respect et de courtoisie. Une société qui valorise la tolérance est une société qui progresse. La critique est légitime, mais elle doit être formulée dans un esprit constructif, en évitant les excès qui nuisent à la qualité des échanges.
Comme le dit un proverbe : « Tuer le coq parce qu’il chante le matin ne réduira pas au silence les autres coqs. » Faire taire une voix discordante ne mettra pas fin aux questionnements ni aux débats. Ce qui importe, c’est la manière dont ces débats sont menés : avec ouverture, respect et intelligence, afin d’élever la réflexion collective.
Une démocratie forte ne se repose ni sur la pensée unique ni sur la confrontation agressive, mais sur la capacité des citoyens et des acteurs politiques à débattre avec liberté de ton tout en respectant la dignité de chacun. Ce n’est qu’en conciliant fermeté des idées et respect de l’autre que nous pourrons bâtir une société où le dialogue reste un moteur de progrès.