12 July 2025
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PRÉSIDENTIELLE IVOIRIENNE 2025 : LA POLÉMIQUE SUR L’ ÉLIGIBILITÉ DE TIDJANE THIAM ENFLAMME LE DÉBAT PUBLIC

  • mars 26, 2025
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La Côte d’Ivoire se prépare à une élection présidentielle sous haute tension en 2025. Parmi les candidats potentiels, Tidjane Thiam, ancien ministre et ex-patron du Crédit Suisse, voit

PRÉSIDENTIELLE IVOIRIENNE 2025 : LA POLÉMIQUE SUR L’ ÉLIGIBILITÉ DE TIDJANE THIAM ENFLAMME LE DÉBAT PUBLIC


La Côte d’Ivoire se prépare à une élection présidentielle sous haute tension en 2025. Parmi les candidats potentiels, Tidjane Thiam, ancien ministre et ex-patron du Crédit Suisse, voit sa candidature contestée sur la base de sa nationalité. Cette controverse n’est pas nouvelle en politique ivoirienne : en 1995 et 2000, l’actuel président Alassane Ouattara avait lui-même été écarté du scrutin pour des raisons similaires, accusé d’être d’origine burkinabè.

Aujourd’hui, la question de la « nationalité douteuse » refait surface, cette fois contre Tidjane Thiam, qui dénonce une tentative de diversion orchestrée par ses adversaires politiques.

Une polémique aux ralents historiques

Depuis plusieurs décennies, la question de la nationalité est un enjeu politique majeur en Côte d’Ivoire. Utilisée comme arme pour écarter certains candidats, elle a souvent provoqué de vives tensions. Pour ses partisans, Tidjane Thiam est victime de la même stratégie qui avait été utilisée contre Alassane Ouattara par le passé.

Face aux accusations, Tidjane Thiam a réagi fermement :

« Contester ma nationalité est une insulte à la Côte d’Ivoire. Ma famille est la seule ayant donné cinq ministres au pays. Mon père a été ministre sous Houphouët, j’ai été ministre sous Bédié, mon frère Daouda a été ministre sous Guéï, mon frère Aziz a été ministre sous Gbagbo et maintenant mon frère Augustin est ministre sous Ouattara. Ce n’est pas du népotisme, mais du mérite. »

Pour lui, son engagement et celui de sa famille au service du pays sont une preuve irréfutable de son identité ivoirienne.

Accusations de proximité avec la France

En plus des soupçons sur sa nationalité, certains opposants l’accusent d’être le candidat de la France, ce qu’il réfute catégoriquement :

« Je ne suis pas le candidat de la France. À l’époque, j’ai enlevé à la France le plus gros contrat qu’on lui ait jamais attribué en Côte d’Ivoire, qui était la centrale d’Azito. Cela m’a créé beaucoup de problèmes avec les entrepreneurs français. Quand je suis arrivé à la tête du BNETD, j’ai licencié 141 Français sur 150. L’ambassadeur me demandait si j’étais pro ou anti-Français ? Je lui disais : je suis pro-Côte d’Ivoire. »

Cette déclaration vise à couper court aux rumeurs et à affirmer son indépendance vis-à-vis des influences étrangères.

Position sur le Franc CFA et la souveraineté économique

Sur le débat monétaire, Tidjane Thiam adopte une position nuancée, reconnaissant à la fois l’importance de la souveraineté monétaire et les avantages d’une zone monétaire commune :

« Concernant le Franc CFA, je crois que la monnaie est un attribut essentiel de la souveraineté pour un pays. Une nation qui n’a pas le contrôle de sa monnaie n’est pas vraiment souveraine. Cependant, avoir une zone monétaire est un gros avantage. Et nos pays d’Afrique francophone doivent apprendre à gérer une monnaie. »

Une campagne sous tension

Selon toujours Tidjane Thiam, la controverse autour de sa nationalité n’est qu’un écran de fumée pour éviter les véritables débats sur les défis du pays :

« L’enjeu de cette campagne n’est pas ma nationalité. C’est une manipulation du pouvoir. L’enjeu, c’est la santé, l’éducation, le niveau de vie des populations. Incapables d’assumer leur bilan, ils se réfugient derrière ma nationalité. »

Il affirme également être la cible de pressions et de menaces :

« Il y a un climat de peur en Côte d’Ivoire. Je reçois constamment des menaces de mort. »

_Un climat politique tendu à l’approche de 2025_ 

La présidentielle ivoirienne s’annonce comme l’une des plus disputées de l’histoire récente du pays. Entre accusations, stratégies d’exclusion et jeux d’influence, Tidjane Thiam devra convaincre les électeurs de sa légitimité face à un système qui semble chercher à freiner son ascension.

Reste à savoir si les Ivoiriens se laisseront distraire par cette énième polémique ou s’ils trancheront dans les urnes en faveur du candidat qui portera leurs aspirations.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com

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