L’ancienne garde des Sceaux, Aminata Touré, est sortie de sa réserve pour réagir aux propos du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, tenus devant les députés le 2 avril dernier lors des débats sur la loi d’amnistie.

Interpellé par des élus du parti Pastef sur d’éventuelles pressions liées à cette loi controversée, Ousmane Diagne avait affirmé sans détour : « Je ne subis pas de pression ». Une déclaration qui n’a pas laissé indifférente l’ancienne Première ministre.

Sans engager de confrontation directe, Aminata Touré a tenu à rappeler les fondements de l’autorité judiciaire. « Une justice n’est pas suspendue entre terre et ciel », a-t-elle souligné, insistant sur le fait qu’elle doit s’exercer « au nom du peuple » et non dans un isolement déconnecté des réalités sociales et économiques.

Pour l’ancienne ministre, la justice, même indépendante, ne saurait ignorer les attentes légitimes des citoyens, notamment en matière de reddition des comptes. « Elle ne subit peut-être pas de pression, mais elle est tenue de faire la lumière sur les nombreux cas de détournements de deniers publics », a-t-elle déclaré.

Aminata Touré a également pointé l’importance d’une temporalité judiciaire adaptée au contexte social. « Il est indispensable de trouver un équilibre entre le temps judiciaire et le temps citoyen. Les délais sont importants », a-t-elle conclu.

Par cette sortie, l’ex-cheffe du gouvernement remet sur la table l’exigence d’une justice efficace, transparente et à l’écoute des aspirations populaires, dans un contexte politique où la question de l’impunité reste au cœur des préoccupations.

Par: Colylamine

Rédaction: Dakmedina.com