30 June 2025
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MISE EN ACCUSATION DE CINQ ANCIENS MINISTRES : L’ ASSEMBLÉE NATIONALE ENCLENCHE LA JUSTICE D’ EXCEPTION

  • mai 8, 2025
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L’Assemblée nationale sénégalaise a franchi un cap majeur, ce jeudi 8 mai 2025, en adoptant une résolution historique : la mise en accusation de cinq anciens ministres du

MISE EN ACCUSATION DE CINQ ANCIENS MINISTRES : L’ ASSEMBLÉE NATIONALE ENCLENCHE LA JUSTICE D’ EXCEPTION

L’Assemblée nationale sénégalaise a franchi un cap majeur, ce jeudi 8 mai 2025, en adoptant une résolution historique : la mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall, dans le cadre de la gestion controversée du Fonds Force Covid-19. Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Moustapha Diop, Salimata Diop Dieng et Ismaïla Madior Fall sont désormais renvoyés devant la Haute Cour de justice, juridiction d’exception chargée de juger les membres du gouvernement pour des faits commis en fonction.

Cette décision fait suite à une saisine du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, fondée sur les rapports accablants des corps de contrôle, notamment celui de la Cour des comptes. À l’exception d’Ismaïla Madior Fall, les anciens ministres sont soupçonnés d’irrégularités graves.

Le président de l’Assemblée transmettra le dossier au procureur général. La Commission d’instruction de la Haute Cour sera alors chargée d’établir les charges, dans le respect des droits de la défense.

Dans l’hémicycle, les débats ont été vifs. La députée Aïssata Tall Sall a mis en garde contre la gravité irréversible de cette procédure : « La Haute Cour statue en premier et dernier ressort. Il n’y a ni appel, ni cassation, sauf révision. » Elle a également alerté sur les risques de jugements fondés sur des accusations non corroborées : « Ce sont des déclarations contre des déclarations. »

De son côté, Cheikh Tidiane Youm a souligné l’origine institutionnelle du processus, rappelant qu’il s’agit de l’aboutissement d’une chaîne de responsabilités enclenchée sous l’ancien président lui-même. Il a appelé à une nouvelle culture de gestion publique fondée sur l’éthique et la discipline.

Guy Marius Sagna, quant à lui, a élargi le débat en dénonçant la complicité de certains agents de l’État dans les dérives financières. Il a mis en garde les nouvelles autorités : « Même pour deux climatiseurs ou deux biscuits, nous n’hésiterons pas à poursuivre. »

Cette séquence marque un tournant dans la gouvernance sénégalaise. Au-delà de la justice des hommes, c’est la crédibilité des institutions et la rupture avec l’impunité qui sont désormais à l’épreuve.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com

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