DIALOGUE NATIONAL : KHALIFA SALL MISE SUR L’ OUVERTURE POUR PESER DANS LA REFONDATION POLITIQUE
mai 25, 2025
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En décidant de participer au dialogue national prévu le 28 mai àl’initiative du président Bassirou Diomaye Faye, Khalifa Ababacar Sall opère un choix stratégique lourd de sens, autant
En décidant de participer au dialogue national prévu le 28 mai àl’initiative du président Bassirou Diomaye Faye, Khalifa Ababacar Sall opère un choix stratégique lourd de sens, autant pour son mouvement Taxawu Sénégal que pour l’architecture politique en gestation.
Longtemps perçu comme une figure critique du pouvoir central, l’ancien maire de Dakar rompt avec une certaine radicalité de l’opposition. En optant pour la concertation, il se projette clairement dans le futur : celui d’une transition politique où les lignes sont en train de bouger, et où seuls les acteurs ouverts au dialogue pourraient jouer un rôle déterminant dans la redéfinition des règles du jeu démocratique.
Ce geste n’est pas anodin. Il intervient dans un contexte où l’État affiche sa volonté de refondation institutionnelle, et où plusieurs chantiers majeurs sont annoncés : réforme constitutionnelle, système électoral, décentralisation, statut de l’opposition… En prenant part à cette dynamique, Khalifa Sall se positionne comme un interlocuteur sérieux, susceptible d’influencer les contours de la nouvelle gouvernance en construction.
À terme, cette ouverture pourrait lui permettre de consolider sa crédibilité sur la scène nationale et de reconstruire un capital politique endommagé par des années de mise à l’écart. Elle pourrait aussi servir de levier pour bâtir des alliances nouvelles autour d’un pôle réformiste capable de peser face à un pouvoir en quête d’équilibre politique.
Mais ce choix comporte aussi des risques : celui de perdre l’adhésion d’une frange de l’opposition encore hostile à toute forme de compromis, ou de s’exposer à l’instrumentalisation du dialogue par le pouvoir. Reste à savoir si cette main tendue débouchera sur une refondation réelle, inclusive et durable du système politique sénégalais.
Une chose est sûre : Khalifa Sall ne veut plus être un spectateur critique. Il veut redevenir un acteur central. Et le dialogue national pourrait bien être sa rampe de relance.