Le quartier de Gibraltar 1, en plein cœur de la Médina, a été secoué par un drame d’une rare violence. A.F.C. Aïdara, chef d’entreprise âgé d’une cinquantaine d’années, a été retrouvé mort à son domicile, gisant dans une mare de sang. L’homme se serait donné la mort en se tranchant la gorge à l’aide d’une lame.

L’onde de choc est d’autant plus grande que le défunt venait tout juste de retrouver la liberté, après avoir purgé une peine à la prison de Rebeuss pour abus de confiance. Condamné à rembourser 37 millions de francs CFA, il aurait vécu cette sanction comme un fardeau insurmontable.

Selon les premiers éléments de l’enquête confiée au commissariat de la Médina, Aïdara avait confié à sa famille son profond mal-être. Son épouse a rapporté qu’il avait exprimé à plusieurs reprises son intention de mettre fin à ses jours, notamment le jour de la Tabaski : « Ma vie est ruinée, parce que j’ai été condamné à payer 37 millions », aurait-il confié à sa conjointe.

Alertés vers 18 heures, les éléments de la police se sont rendus sur les lieux et ont constaté le décès. Une lame ensanglantée a été retrouvée à proximité du corps. La dépouille a été transférée à l’hôpital Aristide Le Dantec, où une autopsie a confirmé la thèse du suicide.

Une tragédie révélatrice d’un malaise plus profond

Ce drame remet en lumière les failles du système d’accompagnement des anciens détenus. Livrés à eux-mêmes à leur sortie, beaucoup se retrouvent confrontés à la stigmatisation, à l’isolement social et à une pression financière insoutenable. Des voix s’élèvent déjà pour réclamer la mise en place de mécanismes de soutien psychologique et de réinsertion, afin d’éviter que d’autres drames de ce type ne viennent endeuiller des familles et des quartiers entiers.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com