17 November 2025
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L’ ASSEMBLÉE NATIONALE SECOUÉE PAR LES VÉRITÉS CRUES DE GUY MARIUS SAGNA

  • juin 19, 2025
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L’hémicycle sénégalais a été le théâtre d’un nouvel épisode de tensions internes, cette fois entre deux figures du même groupe parlementaire : Guy Marius Sagna et Ismaïla Diallo.

L’ ASSEMBLÉE NATIONALE SECOUÉE PAR LES VÉRITÉS CRUES DE GUY MARIUS SAGNA

L’hémicycle sénégalais a été le théâtre d’un nouvel épisode de tensions internes, cette fois entre deux figures du même groupe parlementaire : Guy Marius Sagna et Ismaïla Diallo. Au cœur de la polémique, une dénonciation virulente des « pratiques d’un autre âge » que le député de Ziguinchor attribue à des dérives budgétaires et éthiques persistantes au sein de l’Assemblée nationale.

Dans un bilan public de ses six premiers mois de mandat, Guy Marius Sagna n’a pas seulement égrené ses 267 initiatives parlementaires dont 264 questions écrites et plusieurs propositions de résolution , il a surtout livré une charge sévère contre ce qu’il considère comme des habitudes incompatibles avec l’exigence de rigueur budgétaire et de transparence.

Distribution de sukëru koor aux élus, billets de pèlerinage offerts, absence de pièces justificatives sur les appuis aux groupes parlementaires, décisions non concertées sur l’achat de véhicules, et retard dans la publication des rapports financiers : autant de pratiques que Guy Marius Sagna fustige avec force. Pour lui, ces comportements trahissent l’idéal de sobriété revendiqué par leur parti, le Pastef, et tournent le dos aux figures tutélaires comme Mamadou Dia, Thomas Sankara ou encore Amilcar Cabral, invoquées comme boussole morale.

Guy Marius Sagna, l’insoumis du Parlement ?
En bon tribun du peuple, l’ancien activiste a rappelé que sa loyauté va d’abord au peuple, pas aux privilèges parlementaires. Il a dénoncé l’achat de véhicules pour les députés comme un « confort personnel au détriment du peuple », appelant à une réforme profonde de la gouvernance parlementaire avant décembre 2025.

Un appel à la rupture nette, presque une rébellion interne, qui n’a pas laissé ses collègues indifférents.

Réplique cinglante d’Ismaïla Diallo : « Il a son propre agenda »

C’est Ismaïla Diallo, premier vice-président de l’Assemblée nationale, qui a pris la plume ou plutôt son clavier pour recadrer sèchement son camarade dans un post Facebook au ton tranchant. « Guy Marius Sagna a son propre agenda et ce n’est pas un secret », écrit-il, estimant que cette posture n’est guère surprenante à la lumière de leur cohabitation passée lors de la 14e législature.

Sous-entendu : Guy Marius Sagna, malgré son vernis d’intégrité, jouerait une partition personnelle, loin de l’unité et des décisions concertées du groupe parlementaire. Une tentative de délégitimation politique qui illustre la profondeur du malaise.

Une fracture assumée ou une crise salutaire ?

Au-delà de ce duel à fleurets non mouchetés, c’est un malaise plus vaste qui se profile : celui de la cohérence entre les discours de rupture et les pratiques du quotidien parlementaire. Guy Marius Sagna n’a-t-il fait que verbaliser tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ? Et Ismaïla Diallo, en refusant ce procès public, cherche-t-il à protéger une forme d’équilibre interne ou à étouffer un vent de réforme ?

Une chose est certaine : la 15e législature, censée incarner une nouvelle ère, se trouve à un tournant. Celui où les principes proclamés devront affronter la réalité des intérêts politiques, des conforts installés, et des ambitions individuelles.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com

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