À deux journées du dénouement, le Jaraaf de Dakar, leader provisoire de la Ligue 1 avec 48 points et une meilleure différence de buts que l’US Gorée (+12 contre +9), semble bien placé pour décrocher le titre. Pourtant, au sein du club médinois, personne n’ose encore crier victoire. Et pour cause : le spectre des saisons passées plane encore sur les esprits.

Des regrets encore vivaces

Ces dernières années, le Jaraaf a souvent flirté avec le titre sans jamais réussir à le concrétiser. À chaque fois, ce sont des pertes de points jugés évitables, notamment lors des dernières journées, qui ont coûté cher : nuls concédés à domicile, occasions manquées face à des adversaires à la portée du club, ou encore des relâchements coupables dans les moments décisifs.

La saison dernière en est un exemple criant. Alors que le titre semblait accessible, le club avait laissé filer des points précieux face à des formations du bas de tableau, laissant Teungueth FC s’envoler vers le sacre. Ces erreurs répétées sont désormais gravées dans la mémoire collective de l’équipe et de son encadrement.

Une marge de manœuvre étroite

Aujourd’hui, face à la Sonacos pour le dernier match à domicile, le Jaraaf n’a plus droit à l’erreur. La victoire est impérative. Le club ne peut se permettre de viser le nul ou de compter sur un faux pas de ses concurrents. Cette posture offensive et déterminée est d’autant plus stratégique que la Sonacos, encore concernée par la lutte pour le maintien, vendra chèrement sa peau.

Les hommes du coach du Jaraaf Malick Daff devront afficher un mental d’acier, une rigueur tactique irréprochable, et surtout une efficacité offensive sans faille. C’est dans ce genre de match, à haute pression, que se forgent les champions. Un faux pas jeudi, et l’histoire pourrait une fois encore se répéter.

L’expérience comme levier, la revanche comme moteur

Cette saison, le Jaraaf semble mieux armé mentalement. La récente solidité affichée face à l’US Ouakam (1-1 à l’extérieur), ou encore la dynamique globale du groupe, sont autant de signaux positifs. L’équipe sait que le destin est entre ses mains, et qu’aucun calcul ne sera toléré à ce stade.

C’est aussi une question de prestige. Depuis 2018, le club n’a plus été sacré. Un nouveau titre, le 13e de son histoire, viendrait récompenser la régularité d’un groupe qui veut remettre le Jaraaf au sommet du football sénégalais.

Conclusion : le Jaraaf joue plus qu’un match, il joue sa rédemption

Jeudi face à la Sonacos, le Jaraaf ne devra pas seulement gagner. Il devra prouver qu’il a mûri, qu’il a retenu les leçons du passé, et qu’il sait se transcender quand tout se joue. À deux pas du graal, le club médinois sait qu’il n’a plus le droit de laisser filer une couronne qui lui tend la main.

Par: Colylamine

Rédaction: Dakmedina.com