AFFAIRE SONKO – MAME MBAYE NIANG : LA COUR SUPRÊME TRANCHE , LE RABAT D’ ARRÊT REJETÉ
juillet 1, 2025
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Dakar, 1er juillet 2025 – C’est un tournant définitif dans l’affaire qui oppose Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang. Ce mardi, les Chambres réunies de la Cour suprême
Dakar, 1er juillet 2025 – C’est un tournant définitif dans l’affaire qui oppose Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang. Ce mardi, les Chambres réunies de la Cour suprême ont rejeté le rabat d’arrêt déposé par le leader de Pastef, confirmant sa condamnation à six mois de prison avec sursis et à 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Une décision qui clôt l’épisode judiciaire mais relance la bataille politique.
Une procédure exceptionnelle, rejetée sans surprise
Le rabat d’arrêt est un recours rarissime, introduit après une décision de la Cour suprême. Il ne vise pas à rejuger l’affaire sur le fond, mais à corriger une éventuelle erreur manifeste de droit. En rejetant cette requête, la juridiction suprême entérine définitivement l’arrêt rendu le 4 janvier 2024 par la Chambre pénale. Le casier judiciaire d’Ousmane Sonko demeure entaché, avec une condamnation devenue irrévocable.
Pastef dénonce une justice à deux vitesses
À la suite du verdict, les premières réactions du parti Pastef ne se sont pas fait attendre. Plusieurs cadres du mouvement ont fustigé une « justice sélective » et un « acharnement politique déguisé en procédure judiciaire ». Bien que désormais au pouvoir avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye, le parti continue de dénoncer les séquelles de ce qu’il qualifie d’« appareil judiciaire hérité de l’ancien régime ».
Quelques sympathisants de Pastef estiment que cette décision « n’est que le prolongement d’un système judiciaire instrumentalisé » et rappelle que ce dossier a été instruit dans un contexte de tension politique extrême, marqué par des interdictions de manifester, des arrestations massives, et des entraves aux droits de la défense.
Une condamnation qui pèse sur le futur politique de Sonko
Cette confirmation judiciaire pourrait compliquer davantage la trajectoire politique d’Ousmane Sonko, déjà affaibli par plusieurs procédures antérieures. Bien que la peine soit avec sursis, elle pourrait, selon les interprétations légales, affecter sa capacité à occuper certaines fonctions ou à briguer des mandats électifs dans le futur.
Pour Pastef, cette affaire ne remet cependant pas en cause le leadership de Sonko. Le parti martèle que la lutte pour la « refondation de la justice » reste une priorité du projet politique porté par le duo Diomaye-Sonko. Des voix internes appellent d’ailleurs à accélérer les réformes de l’appareil judiciaire, notamment par la révision du statut du parquet et de la hiérarchie judiciaire.
Entre justice rendue et justice perçue
Si, d’un point de vue strictement judiciaire, l’affaire est désormais close, elle continue d’alimenter une fracture politique et symbolique dans l’opinion. La décision de la Cour suprême, bien que légalement fondée, est perçue par une frange importante des Sénégalais comme une « justice de système », opposée à l’esprit de rupture promis lors de l’alternance démocratique de 2024.
Reste à savoir si cette affaire constituera un point final ou un point de départ pour un nouveau cycle de mobilisation autour de la question de l’indépendance de la justice au Sénégal.