1 December 2025
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CHRONIQUE – « L’HOMO POLITICIENS SENEGALENSIS » : MAÎTRE DU RENIEMENT, PRINCE DE L’ OPPORTUNISME

  • juillet 20, 2025
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Sénégal, pays de l’éternel recommencement. Terre des ruptures promises et des continuités assumées. Ici, les discours changent au gré des vents, mais les pratiques demeurent, fidèles à elles-mêmes.

CHRONIQUE – « L’HOMO POLITICIENS SENEGALENSIS » : MAÎTRE DU RENIEMENT, PRINCE DE L’ OPPORTUNISME

Sénégal, pays de l’éternel recommencement.

Terre des ruptures promises et des continuités assumées. Ici, les discours changent au gré des vents, mais les pratiques demeurent, fidèles à elles-mêmes. Rien n’est plus constant que l’inconstance de la parole politique.

Depuis l’indépendance, chaque régime s’est présenté comme le début d’un renouveau. Pourtant, d’un président à l’autre, les méthodes se recyclent, les ambitions se répètent, les renoncements se copient.

Senghor, apôtre du socialisme africain, prônait l’éthique et le développement endogène. Mais c’est sous un régime verrouillé et centralisé qu’il gouverna, au nom d’une stabilité jalousement conservée.

Abdou Diouf, héritier docile, promit l’ouverture démocratique. Mais il conserva le pouvoir avec ténacité jusqu’à ce que la rue, en 2000, impose une alternance.

Abdoulaye Wade, opposant historique, incarna l’espoir d’un tournant. Libéral revendiqué, il dénonçait la patrimonialisation de l’État… jusqu’à tenter de transmettre le flambeau à son fils, au prix d’un troisième mandat.

Macky Sall, chantre de la rupture et du mandat de cinq ans, fit douze années de pouvoir. Il perfectionna l’État-parti qu’il prétendait combattre, musela l’opposition, ressuscita les transhumants, et renforça l’hypercentralisation qu’il jurait vouloir briser.

Et aujourd’hui, Diomaye Faye, figure d’un espoir générationnel, élu sur la promesse d’une refondation. Mais déjà, des grincements : nominations discutables, silences prolongés, gestes ambigus. La déception n’est pas encore là, mais l’impatience, elle, monte. La vigilance devient un devoir.

De Senghor à Diomaye, la politique sénégalaise ressemble à une pièce rejouée sans fin, où seuls les acteurs changent. Des mots nouveaux pour des pratiques anciennes. Des promesses emballées dans un vernis de modernité, mais rongées de l’intérieur par les mêmes réflexes.

La vérité est crue : l’Homo politicus senegalensis est un caméléon. Il dit ce que l’époque exige, promet l’impossible, puis oublie. Ce n’est pas la fonction qui élève l’homme ; c’est l’homme qui plie la fonction à ses intérêts.

Et la Constitution ? Elle est interprétée, contournée, instrumentalisée. Rarement respectée.

Les politiciens s’assoivent sur leurs promesses passées et sombrent dans l’ère du « sans conséquence ».

Une volte-face qui en dit long sur l’affaissement du pouvoir à l’épreuve du réel.

Reniement ou réalisme ? Peu importe le mot : c’est l’absence de redevabilité qui mine la confiance et alimente le désenchantement.

Pendant ce temps, le peuple oscille entre ferveur et fatigue. Toujours en quête d’un sauveur qui se révèle souvent geôlier. Les masques tombent. Les rancœurs s’accumulent. Et le cycle continue.

> Albert Camus disait : « Ce qui commence dans la peur se termine souvent dans la trahison. »

Et Voltaire avertissait : « Ceux qui peuvent vous faire croire à des absurdités peuvent vous faire commettre des atrocités. »

Alors, à quand la fin du reniement ?

À quand l’alignement entre la parole et les actes ?

À quand une parole politique qui engage et qui oblige ?

Et surtout : à quand un peuple qui n’oublie plus ?

Par: Colylamine

Rédaction: Dakmedina.com

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