DAKAR, CAPITALE RURALE… ET FIÈRE DE L’ ÊTRE ? CHRONIQUE SATIRIQUE d’une VILLE OÙ LE DÉSORDRE EST UN ART DE VIVRE
août 9, 2025
0
On la présente comme la « vitrine » du Sénégal. En réalité, Dakar ressemble plutôt à une échoppe de Sandaga un samedi après-midi : bruyante, poussiéreuse, saturée de
On la présente comme la « vitrine » du Sénégal. En réalité, Dakar ressemble plutôt à une échoppe de Sandaga un samedi après-midi : bruyante, poussiéreuse, saturée de marchandises débordant jusque sur la chaussée. Ici, l’urbanisme se vit comme un thiéboudiène mal remué : tout est mélangé, rien n’est à sa place… mais tout le monde s’en accommode.
_Rodéo urbain_
Chaque jour, la capitale se transforme en piste de rodéo. Les Jakarta zigzaguent comme des moustiques en saison des pluies, les cars rapides roulent en propriétaires héritiers de la route, et les clandos surgissent à contre-sens avec la majesté d’un cortège présidentiel… mais sans sirènes, juste un klaxon bloqué en mode urgence. Les charrettes chargées de sable défient les tricycles, pendant que les piétons traversent comme à Koh-Lanta. Quant au code de la route… il est aussi mythique que la ponctualité des bus.
_Trottoirs interdits aux piétons_
À Dakar, le trottoir n’est pas fait pour marcher. Le matin, c’est un marché ; l’après-midi, un garage ; le soir, une gargote. On y trouve salons de coiffure à ciel ouvert, pièces détachées au soleil et moutons en pension complète. Les rampes de ponts deviennent étals de lunettes et de cacahuètes. Résultat : le piéton marche sur la route et remercie chaque soir de ne pas avoir fini sous un taxi.
_Safari urbain_
La capitale offre un safari gratuit : mouton en lèche-vitrine, bœuf prenant un rond-point à contre-sens, chèvre méditative sur la plage, chiens errants en réunion stratégique. Pendant ce temps, les dépotoirs sauvages poussent plus vite que les espaces verts. Les murs servent d’urinoirs, les caniveaux collectent toutes les eaux… sauf l’eau potable, et les rares poubelles semblent avoir pris la pirogue vers d’autres horizons.
_Improvisation permanente_
Ici, l’ordre public est optionnel : constructions sans permis, étals sur les routes, garages sauvages, stationnements dignes d’un puzzle chinois. Le permis de conduire ? Parfois obtenu plus vite qu’une carte de fidélité. Les motards, eux, semblent formés par YouTube… en mode silencieux. Dakar bouge, vibre, s’agite ; chacun y invente ses règles, son activité, sa voie. Bref : un désordre organisé, presque un produit d’appel touristique.
_Conclusion qui pique_
Dakar pourrait devenir une métropole africaine moderne, respirable et belle. Mais elle préfère rester cette grande bourgade où moutons et ministres se croisent, et où les trottoirs appartiennent aux marchands. Ici, le civisme est en vacances depuis longtemps… et n’a pas encore réservé son billet retour. La question reste entière : Dakar veut-elle enfin devenir une ville ? Ou continuer à jouer à la capitale… chaussée de sandales de campagne ?