« PRÉSIDENT LÉGAL, PRÉSIDENT LÉGITIME : LA RÉPUBLIQUE EN PROMO SPÉCIALE »
- août 9, 2025
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On croyait que les offres “2 pour le prix d’1” étaient réservées aux supermarchés en fin de mois. Eh bien non : Guy Marius Sagna vient d’en inventer
On croyait que les offres “2 pour le prix d’1” étaient réservées aux supermarchés en fin de mois. Eh bien non : Guy Marius Sagna vient d’en inventer
On croyait que les offres “2 pour le prix d’1” étaient réservées aux supermarchés en fin de mois. Eh bien non : Guy Marius Sagna vient d’en inventer la version institutionnelle. Dans son rayon politique, il propose désormais un président “légal” (Bassirou Diomaye Faye) et un président “légitime” (Ousmane Sonko). Résultat : un brouhaha national, une avalanche de communiqués outrés et une nouvelle polémique au menu d’un pays déjà gavé de tensions.
Bien sûr, il y a le petit rappel académique : la légalité, c’est le bulletin, le dépouillement, le Conseil constitutionnel et la photo officielle accrochée dans les bureaux de l’administration. La légitimité, c’est l’adhésion populaire, la reconnaissance morale, l’aura politique. Les deux sont censées cohabiter dans la même personne, un peu comme cerveau gauche et cerveau droit sauf qu’ici, Guy Marius Sagna nous explique qu’ils sont désormais divorcés.
Les réactions ? Du grand spectacle. Bougar Diouf y voit une “insulte à la souveraineté populaire” et une “dérive politique grave”. Le professeur Lababa Faye dénonce un propos “dangereux” qui “fragilise l’État de droit” et s’emploie à recadrer le député comme un professeur corrige un élève qui rend sa copie en BD. Youssou Diallo, lui, soupçonne une stratégie de harcèlement politique pour user Diomaye comme on use une paire de sandales en saison des pluies.
Mais au-delà des petites piques, il y a le fond : dans une République, suggérer qu’il y a deux présidents, c’est comme affirmer qu’un avion a deux pilotes… mais qui ne se parlent pas. On sait comment ça finit. La Constitution sénégalaise, elle, est claire : un seul président élu au suffrage universel direct, point final. Pas de “co-président mystique”, pas de “chef moral de substitution”, pas de siège passager à partager.
Et pourtant, à force de jouer avec les mots, on finit par jouer avec les fondations. Ce genre de formule a un charme révolutionnaire dans les meetings, mais elle plante un doute dans les esprits : qui décide ? qui gouverne ? qui incarne ? Et un doute qui s’installe, c’est comme une fissure dans un mur porteur : ça ne s’élargit pas vite… jusqu’au jour où tout s’effondre.
Alors oui, c’est drôle sur le papier : un “président légal” pour signer les décrets et un “président légitime” pour signer les autographes. Mais la République n’est pas un sketch, et la stabilité d’un pays ne se maintient pas avec des slogans à double détente. À force de vouloir faire passer la politique pour un jeu de rôles, on risque de finir avec un État réduit à un plateau de théâtre… sans rideau pour cacher les fissures
Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com