Pour la défense de Cheikh Ahmet Tidiane Seck

Au delà des invectives

Ce n’est point surprenant que l’exceptionnalité sénégalaise n’est plus dans l’exigence de vérité, son centre de gravité s’est déplacé dans l’avilissement de parole publique, rendue aujourd’hui possible par l’avènement des réseaux sociaux. Autrement dit, le diagnostic est tombé : les sénégalais sont victimes d’un cancer de la langue sous une autre forme. Il est une tradition maintenant de salir son prochain, d’attaquer son semblable, sans sourciller, de lui inventer même une réputation.

Nous tenons pour responsables de cette situation les sénégalais eux-mêmes, nous tous, surtout cette nouvelle race d’hommes politiques condamnée dans leur conscience surgelée, au cœur de la nature sauvage. Tel un essaim d’abeilles — en quête d’un endroit idéal pour fonder une nouvelle colonie —, au lieu de se poser sur une branche, un mur ou un arbre, ont choisi délibérément de se ruer vers leurs concitoyens, et pas des moindres. Ici, le sentiment largement partagé est qu’il y a là un ordre rythmique, systémique, déclenché depuis la délation du chef. Notre frère, Cheikh Ahmet Tidiane Seck ne peut être un trophée de guerre d’un certain redressement économique ! Alors non, il ne s’agit pas ici de rendre des coups au nom de notre frère, Cheikh Seck, mais, juste de se poser la question de s’avoir à quelle moment de l’idiosyncratie l’esprit humain obéit à une désinformation ?

Pays de rumeurs et de Fake news, le Sénégal tient le curseur sur le mensonge, l’injure, l’outrage, la calomnie, la diffamation, la diffusion de fausses nouvelles et de faux témoignages. Et là où le bât blesse dans cette mise en scène, c’est que certains ont choisi la lumière sans l’éclat, c’est-à-dire, se basent sur des ouï-dire, des rumeurs et jugements de valeurs non encore vérifiées, qui se propagent à la vitesse de l’éclair et ne façonnant , par conséquent, que des opinions et perceptions subjectives. Ces opinions ne sont pas la vérité, elles ne sont que le reflet de leur propre turpitude, de vouloir maintenir debout ce qui ne peut l’être. Heureusement, quand les mots mentent, les actes, eux, laissent des traces durables. Dans ce concert de délations, où chaque mot est une plaie, il ne s’agit pas de chercher qui a raison ou qui a tort. C’est un supplice de rester muet, incapable de lui avec une faim viscérale de répondre aux inventives. La souffrance morale est la pire des souffrances : quand quelqu’un résiste, c’est qu’il souffre dans sa chair, dans son âme. C’est justement le prétexte de ce réseau de soutiens noté ces derniers temps, autour de Cheikh Ahmet Tidiane Seck, une humble et belle personne d’une grande générosité. Il y a des moments où l’envie de riposter est irrésistible. Surtout quand chaque insulte, chaque regard glacé, semble réclamer vengeance.

A toi, Cheikh, personne ne pourra jamais effacer ce que tu as fait de bien. Même si parfois, la vie t’impose le silence, répondre : la douleur n’a pas de cri. Autrement dit, la honte ne peut être ressentie que par ceux qui ont la dignité. Cheikh, ton silence dit plus long sur ce que pourrait être ta vengeance, mais saches que personne ne pourra jamais effacer tes réalisations. La valeur de l’homme se mesure par les actes posés. Tu n’es pas responsable de la façon dont les autres choisissent de te voir, de préparer l’opinion comme un trophée de guerre d’un redressement économique mal. venu.

Par: Gallo Thiam

Pour la Médina Reconnaissante

Rédaction: Dakmedina.com