Le duel des fauves a tourné en faveur des Lions de la Téranga. Opposés ce dimanche aux Lions Indomptables du Cameroun dans la petite finale de l’Afrobasket 2025 à Luanda (Angola), les Sénégalais se sont imposés avec autorité (98-72) et repartent avec la médaille de bronze. Une septième breloque en bronze dans l’histoire du basket sénégalais, qui confirme la constance de la sélection dans le gratin continental, malgré l’absence du titre.

Un départ canon des Lions

Le Sénégal a très vite pris les devants. Portés par une défense compacte et une attaque bien huilée, les hommes de Desagana Diop ont dominé le premier quart-temps (28-14) avant de creuser un écart conséquent à la pause (49-26). Incapable de répondre à l’intensité sénégalaise, le Cameroun a subi la loi d’un collectif qui refusait de terminer le tournoi sans une place sur le podium.

Jean Jacques Boissy en feu

Véritable héros de la rencontre, Jean Jacques Boissy a livré une prestation XXXL.
Auteur de 40 points, le meneur sénégalais a été le cauchemar de la défense camerounaise et a porté les Lions vers un succès net et sans bavure. L’écart s’est maintenu tout au long de la deuxième période, scellant un succès incontestable (98-72).

Un podium au goût amer

Cette médaille de bronze a le mérite de récompenser l’abnégation des joueurs sénégalais, mais elle ne doit pas masquer un constat plus préoccupant : le Sénégal ne gagne plus en basket. Longtemps hégémonique sur le continent, aussi bien chez les hommes que chez les dames, le pays peine depuis plusieurs années à retrouver le chemin de l’or.

Le chantier du basket sénégalais

Ce nouvel Afrobasket rappelle l’urgence d’un diagnostic sans complaisance. L’organisation des petites catégories, jadis force du basket sénégalais, doit être repensée. De même, les divisions et querelles internes entre responsables et dirigeants continuent de fragiliser une discipline qui, par le passé, savait rester une famille unie autour d’un seul objectif : faire rayonner le basket sénégalais.

Stabiliser et reconstruire

L’avenir passe par une stabilisation du banc sénégalais autour d’un projet clair. Cela suppose la mise en place de stages réguliers, avec des objectifs à court, moyen et long termes, pour permettre aux joueurs de progresser dans la continuité. Mais il faudra aussi redonner toute leur place aux petites catégories, en leur garantissant une participation systématique aux compétitions continentales.

Enfin, la renaissance du basket sénégalais doit s’appuyer sur une inclusion de tous les acteurs : dirigeants, techniciens, anciens internationaux, diaspora et jeunes talents. Seule une vision collective et partagée permettra de transformer les podiums d’honneur en sacres continentaux.

Le bronze de Luanda est une victoire d’étape. Mais pour espérer retrouver un jour le sommet, il faudra plus qu’un exploit individuel ou une performance ponctuelle : il faudra une refondation patiente, structurée et ambitieuse.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com