Au Sénégal, tout le monde parle, tout le monde conseille… mais combien osent avouer qu’ils ne savent pas tout ? Dans un espace politique et médiatique saturé de certitudes, l’humilité et l’écoute semblent être devenues des denrées rares. Entre anciens leaders persuadés de tout maîtriser et nouveaux venus galvanisés par la popularité et les réseaux sociaux, le citoyen assiste à un spectacle où l’ignorance se cache derrière l’arrogance, et où le vrai courage consiste à reconnaître ses limites.

« La connaissance véritable est de connaître l’étendue véritable de son ignorance ». Une maxime de Socrate que nos responsables politiques auraient intérêt à méditer. Mais au Sénégal, le doute est un luxe, l’humilité un handicap, et l’ignorance, un secret honteux à dissimuler derrière des discours enjolivés et des promesses irréalistes.

Les anciens, attachés à leurs privilèges et à leur expérience, se prennent pour des encyclopédies vivantes. Les nouveaux, portés par leur popularité et l’euphorie médiatique, se voient déjà sauver le pays d’un claquement de doigts. Le résultat ? Une cacophonie de certitudes et de promesses illusoires, où le citoyen regarde, impuissant, des leaders qui jouent aux devins.

Pourtant, gouverner n’est ni un one-man-show, ni une scène de théâtre où le plus bruyant l’emporte. Ce jeune pays, confronté au chômage, à la dette, à l’éducation et à la gouvernance, n’a pas besoin de leaders qui croient tout savoir, mais de dirigeants capables d’écouter, d’apprendre et d’admettre leurs limites. Reconnaître ce que l’on ignore est le premier pas vers une gouvernance sincère et efficace.

Au Sénégal, la vraie force politique ne réside pas dans les discours spectaculaires ni dans les certitudes bruyantes, mais dans l’humilité constructive et l’art de travailler collectivement pour résoudre des problèmes réels. Celui qui prétend tout savoir prouve déjà l’étendue de son ignorance. Et dans notre paysage politique actuel, les exemples abondent.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com