Le Sénégal traverse une période politique critique. Ses institutions sont mises à rude épreuve. La dissolution récente de l’Assemblée nationale par les nouveaux tenants du pouvoir illustre cette fragilité. L’éviction de Barthélémy Dias de la mairie de Dakar, après des mois de tensions avec Ousmane Sonko puis Khalifa Sall, en est une autre démonstration. Remplacé par Abass Fall, élu par un vote indirect, ce changement ravive les interrogations sur la solidité de nos institutions et la maturité de notre démocratie. Entre invectives et manœuvres, le citoyen moyen ne perçoit souvent que chaos et calculs politiciens.

Les tensions sociales s’intensifient.

Le chômage des jeunes explose. L’immigration clandestine reprend de plus belle. Chaque jour, des jeunes risquent leur vie pour chercher un avenir ailleurs.

L’inflation et la hausse du coût de la vie fragilisent les familles. Les ménages peinent à joindre les deux bouts. Les inondations paralysent Dakar et d’autres villes, frappent Touba et Tivaouane, et révèlent l’échec des politiques d’aménagement urbain.

Le pays semble parfois englouti par ses propres carences. Entre chômage, précarité et catastrophes naturelles récurrentes, l’avenir paraît incertain pour une grande partie de la population.

La sphère religieuse et culturelle n’est pas épargnée. Débats sur la place des confréries, crispations identitaires, conflits entre tradition et modernité… Nos repères vacillent.

Pourtant, des signes d’espoir demeurent. Une jeunesse dynamique qui innove dans l’agriculture, les technologies et l’artisanat. La dividende démographique devient un atout grâce à l’engagement des jeunes des quartiers et leur conscience citoyenne. Les organisations de femmes se mobilisent pour défendre leurs droits et renforcer leur autonomie.

Des artistes et sportifs font briller le Sénégal sur la scène internationale. Des citoyens anonymes se retroussent les manches face aux inondations, là où l’État peine à intervenir. Des initiatives politiques et économiques émergent, modestes mais concrètes. La souveraineté alimentaire, portée par l’engagement pour un retour à l’agriculture, devient un objectif tangible pour de nombreux acteurs.

La leçon est claire : dénoncer l’obscurité ne suffit pas. Il faut agir. Les mots ne changent rien sans les actes. Le Sénégal n’a pas besoin de querelles supplémentaires. Il a besoin de résultats.

Un jeune qui refuse la corruption et réussit par son travail. Un maire qui nettoie son quartier avant de promettre des réformes. Un responsable politique transparent plutôt qu’opportuniste. Ces gestes comptent plus que mille discours.

Il est temps de choisir. Passer du constat à l’action. Voir les étoiles, même au-dessus du tumulte. Elles sont là. Toujours. Prêtes à guider un peuple qui aspire à croire à nouveau en lui-même.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com