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REMANIEMENT MINISTÉRIEL : DIOMAYE FAYE MAINTIENT LE STATU QUO MAIS LÂCHE OUSMANE DIAGNE

  • septembre 7, 2025
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Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a procédé ce samedi à son premier remaniement ministériel. Un remaniement a minima, qui garde l’ossature du gouvernement Sonko I

REMANIEMENT MINISTÉRIEL : DIOMAYE FAYE MAINTIENT LE STATU QUO MAIS LÂCHE OUSMANE DIAGNE

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a procédé ce samedi à son premier remaniement ministériel. Un remaniement a minima, qui garde l’ossature du gouvernement Sonko I presque intacte. Deux ministres de souveraineté quittent la scène : Jean Baptiste Tine et Ousmane Diagne, mais une reconduction inattendue attire particulièrement l’attention : celle de Cheikh Diba, maintenu malgré les appels pressants à son départ.

Une continuité qui frôle l’immobilisme

La reconduction de la quasi-totalité des ministres traduit une volonté de stabilité. Mais à trop vouloir préserver l’existant, Diomaye Faye s’expose au procès en immobilisme. Ce remaniement apparaît comme une simple opération cosmétique : une équipe figée, des ajustements minimes, et une impression de statu quo qui tranche avec les promesses de rupture.

Le sacrifice attendu d’Ousmane Diagne

Le départ d’Ousmane Diagne, ministre de la Justice, était le plus attendu. Contesté par la base militante de Pastef, accusé d’incarner une Justice encore prisonnière des réflexes de l’ancien régime, il est devenu le symbole d’une rupture manquée. Son éviction répond à une exigence politique forte : donner satisfaction aux irréductibles du parti et rassurer une opinion qui voyait en lui un obstacle au projet de refondation.

Cheikh Diba, le miraculé

À l’inverse, le maintien de Cheikh Diba crée la surprise. Son limogeage était jugé probable, voire nécessaire, par de nombreux observateurs et réclamé avec insistance par une aile de Pastef. Sa reconduction défie les pronostics et soulève des interrogations. Est-ce le signe d’une confiance personnelle de Diomaye Faye en son ministre, ou d’un compromis politique pour préserver certains équilibres internes ? Dans tous les cas, ce choix risque de cristalliser les critiques, car il apparaît en décalage avec la ligne qui réclamait une cure de sang neuf.

Aminata Touré et Malick Gakou : les grands absents

Beaucoup d’observateurs attendaient Aminata Touré dans ce nouvel attelage gouvernemental. Mais son absence peut s’expliquer : “Mimi” n’est pas réputée pour sa docilité ni pour sa malléabilité. Son indépendance de ton et sa capacité à contester auraient pu constituer un vrai casse-tête pour le Premier ministre Ousmane Sonko, qui cherche encore à affermir son autorité dans un exécutif marqué par de forts équilibres politiques.

De son côté, Malick Gakou, lui aussi pressenti, n’a pas été appelé. Son absence a surpris plus d’un analyste, tant son profil de rassembleur et son ancrage politique dans la banlieue pouvaient constituer un atout stratégique. Cette double absence, celle d’Aminata Touré et de Malick Gakou, montre que le président et son Premier ministre ont choisi de verrouiller leur gouvernement autour d’un cercle plus resserré, quitte à se priver de figures fortes et de poids lourds politiques.

Des surprises de taille : Yacine Fall et Me Bamba Cissé

La nomination de Yacine Fall à la tête de la Justice constitue l’une des grandes surprises de ce remaniement. Inattendue, elle marque une rupture symbolique après le départ d’Ousmane Diagne. Mais cette désignation soulève aussi de nombreuses questions quant à sa capacité à s’imposer dans un ministère aussi sensible et à répondre aux attentes pressantes d’une réforme judiciaire en profondeur.

Autre choix marquant : l’entrée de Me Bamba Cissé, avocat personnel d’Ousmane Sonko, au ministère de l’Intérieur. Une décision qui ne manquera pas d’alimenter les débats, tant elle brouille la frontière entre proximité politique et neutralité institutionnelle. Pour certains, c’est un gage de confiance absolue ; pour d’autres, un risque de confusion des rôles dans un secteur régalien qui exige impartialité et hauteur.

Une lecture politique ambiguë

Au total, ce remaniement illustre une double posture : d’un côté, une continuité assumée qui rassure les ministres en place ; de l’autre, des sacrifices ciblés destinés à satisfaire la base militante. Mais cette stratégie hybride entretient une ambiguïté : Diomaye Faye cherche-t-il à gouverner avec sa propre boussole, ou se contente-t-il de gérer les pressions et équilibres de son camp ?

L’éviction d’Ousmane Diagne était attendue. La reconduction de Cheikh Diba surprend. L’absence d’Aminata Touré et de Malick Gakou interroge. Les nominations de Yacine Fall et de Me Bamba Cissé, elles, redistribuent les cartes et laissent planer une question centrale : ce gouvernement saura-t-il incarner la rupture attendue, ou restera-t-il prisonnier de ses équilibres internes ?

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com

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