Kinshasa – Le choc de la 8ᵉ journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 entre la RD Congo et le Sénégal aurait dû être une fête du football africain. Mais l’ambiance autour et dans le Stade des Martyrs a révélé une réalité préoccupante : l’insécurité et le manque de sportivité continuent de gangréner certains matchs de prestige sur le continent.

Dès l’arrivée des Lions de la Teranga à Kinshasa, la tension était déjà palpable. Les supporters sénégalais ont fait état de menaces verbales et physiques, certains se voyant contraints de quitter le site par peur pour leur sécurité. À quelques heures du coup d’envoi, des scènes de panique et de bousculades ont été observées aux abords et dans les tribunes, pointant du doigt un dispositif de sécurité insuffisant.

Sur le plan sportif, l’enjeu était majeur, mais l’atmosphère en dehors du terrain a assombri la rencontre. Les espoirs d’une confrontation sereine ont été rapidement douchés : après l’égalisation du Sénégal et surtout suite au troisième but signé Pape Matar Sarr, les actes antisportifs ont pris de l’ampleur. Jets de projectiles sur le terrain, usage de lasers dirigés vers les joueurs, et chaises des gradins vandalisées ont perturbé le match et mis en danger les spectateurs et les joueurs et du corps arbitral.

À cela s’ajoute un constat inquiétant sur l’état des infrastructures. La plupart des joueurs africains, habitués à évoluer chaque semaine sur des pelouses de haute qualité dans leurs clubs européens ou internationaux, se retrouvent confrontés à des aires de jeu désuètes et souvent impraticables. Ces surfaces, parfois irrégulières et mal entretenues, représentent un risque réel pour l’intégrité physique des internationaux africains, et ne leur permettent pas de déployer pleinement leur talent.

Cet épisode illustre que le football africain doit conjuguer spectacle et sécurité, passion et sportivité. Pour que le continent gagne le respect qu’il mérite sur la scène mondiale, il est urgent de revoir les dispositifs de sécurité, de sensibiliser les supporters et de garantir des infrastructures dignes de matchs prestigieux. Le talent des joueurs africains doit pouvoir s’exprimer dans un environnement sûr et digne, à la hauteur de l’amour du football qui anime tout un continent.

Par: Colylamine
Rédaction: Dakmedina.com