FOOTBALL SÉNÉGALAIS : QUAND LES CLUBS PAIENT LE PRIX DE L’ ABANDON DE L’ ÉTAT
septembre 16, 2025
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À la veille de son déplacement au Cameroun pour affronter Colombe sportive en Ligue des champions, le Jaraaf de Dakar, pourtant champion du Sénégal, se retrouve dans une
À la veille de son déplacement au Cameroun pour affronter Colombe sportive en Ligue des champions, le Jaraaf de Dakar, pourtant champion du Sénégal, se retrouve dans une situation indigne : billets d’avion, hébergement, organisation du match retour… rien n’est assuré, exposant ainsi le club à l’humiliation d’une préparation chaotique. Une précarité indigne pour un représentant du football sénégalais sur la scène continentale.
Ce n’est pas un cas isolé. Génération Foot, engagé en Coupe de la CAF, vit la même situation. Tous deux subissent les conséquences de la décision de l’État de ne plus prendre en charge les frais liés aux compétitions africaines. Pour Youssou Dial, responsable de la section football du Jaraaf, cette rupture est incompréhensible : « Dans presque tous les pays, l’État continue d’accompagner ses clubs. Pourquoi pas nous ? »
Le paradoxe est cruel : le Sénégal savoure le rayonnement de son équipe nationale qui est une vitrine d’un football triomphant, mais ses clubs, eux, s’enfoncent dans la survie. Entre stades vétustes, financements aléatoires et absence de plan de développement, le fossé est béant.
Cette contradiction met en lumière l’échec d’une véritable politique sportive nationale. Le football sénégalais ne peut se réduire aux équipes nationales. Sans clubs solides, sans championnats compétitifs, les succès de l’équipe nationale ne seront qu’un vernis sur une réalité fragile.
En laissant le Jaraaf et Génération Foot livrés à eux-mêmes, l’État envoie un signal inquiétant : celui d’un football local abandonné, condamné à l’improvisation, alors qu’il devrait être le socle du rayonnement continental du Sénégal.