À New York, ce lundi, le Président Bassirou Diomaye Faye a vécu un premier « incident diplomatique », ou plutôt… protocolaire. Alors que la planète retenait son souffle pour écouter son allocution, il s’est retrouvé face au pupitre des Nations unies… sans discours. Les mots avaient pris la fuite, emportés par son prédécesseur au micro, dans un geste digne d’un pickpocket de papier.

Quelques minutes de flottement ont suffi pour que le protocole de l’ONU retrouve et restitue les fameuses feuilles. Mais le mal était fait : la scène, filmée et relayée, a retenu l’attention autant que, sinon plus que, le discours lui-même. Faut-il alors retenir le fond ou la forme ? Le contenu ou l’incident ? Tout ceci pour tout cela…

Ses proches ont tenté de banaliser l’affaire : « Le prédécesseur a pris les papiers en repartant, par mégarde. » Simple erreur, rien de plus. Mais l’épisode illustre ce que la politique a de plus cruel : parfois, le monde ne juge pas ce que vous dites, mais ce que vous ratez. Certains y ont vu un signe : l’Afrique qu’on fait attendre encore et toujours. D’autres y ont flairé un complot de photocopieuse. Plus simplement, il s’agissait d’une confusion. Reste que l’image demeure : un Président figé, en attente de ses propres mots.

Et puisqu’il est de bon ton de convoquer les classiques, citons Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. » Hélas, à l’ONU hier, les mots ne sont pas arrivés aisément… ils avaient pris un taxi ou le métro avec le voisin de pupitre. Un Président sans discours, c’est comme un chanteur sans micro : ça fait sourire, mais ça sonne creux.

Quoi qu’il en soit, Diomaye Faye a fini par prononcer son discours. Mais dans la mémoire collective, restera surtout l’image d’un Président qui attend ses feuilles. Morale grinçante : au concert des Nations, même quand on a les idées, mieux vaut avoir ses partitions bien en main.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com