MANSOUR FAYE RETROUVE SA MÈRE, LA JUSTICE GARDE SES CHAÎNES
septembre 26, 2025
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Après quatre mois passés en détention provisoire, Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et maire de Saint-Louis, a retrouvé la liberté ce jeudi 25 septembre 2025. La
Après quatre mois passés en détention provisoire, Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et maire de Saint-Louis, a retrouvé la liberté ce jeudi 25 septembre 2025. La Haute Cour de justice a ordonné sa mise en liberté sous contrôle judiciaire, dans le cadre du retentissant dossier de la surfacturation présumée de riz pour un montant estimé à 2,749 milliards de FCFA.
À sa sortie, Mansour Faye s’est empressé de rendre visite à sa mère, Adji Oumou Diallo, pour une marque de respect et de gratitude. Mais cette scène familiale pleine d’émotion n’efface en rien la lourde charge qui pèse sur ses épaules.
Son avocat, Me El Hadji Diouf, a saisi l’occasion pour livrer un plaidoyer musclé en faveur de son client. « Mansour Faye n’a commis aucune infraction », a-t-il martelé, balayant d’un revers de main les accusations de surfacturation.
Pour l’avocat, les prix fixés lors de l’attribution des marchés de riz correspondaient aux tarifs en vigueur, citant l’ancienne ministre Aminata Assome Diatta pour étayer son argumentaire. Se voulant catégorique, il a insisté :
« Il est libre de voyager, il est blanc comme neige. »
Une rhétorique qui contraste forteent avec les faits : Mansour Faye est poursuivi pour détournement de deniers publics, corruption, blanchiment d’argent, faux et usage de faux ainsi qu’association de malfaiteurs. Des accusations d’une extrême gravité qui, pour l’instant, n’ont pas disparu.
Me Diouf promet désormais de solliciter un non-lieu, convaincu que le dossier ne tiendra pas devant les juges. Mais du côté des enquêteurs, l’affaire reste explosive. La libération sous contrôle judiciaire n’est pas une exonération : l’ancien ministre demeure soumis à des restrictions strictes, notamment l’interdiction de voyager sans autorisation préalable et l’obligation de se présenter régulièrement devant le magistrat instructeur.
Depuis le début de l’affaire, Mansour Faye n’a cessé de nier les faits. Il conteste les chiffres et remet en cause la légitimité même des bases retenues pour calculer la surfacturation, arguant que le référentiel utilisé reposait sur un arrêté « caduc depuis 2020 ».
Si Me Diouf veut convaincre l’opinion que son client est « blanc comme neige », la réalité judiciaire est tout autre : le nom de Mansour Faye reste associé à l’un des plus gros scandales de gestion des fonds Covid-19. Une affaire où la ligne de défense s’annonce aussi combative que la suspicion demeure lourde.