5 October 2025
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AFFAIRE MADIAMBAL DIAGNE : LE JOURNALISTE QUITTE LE SÉNÉGAL MALGRÉ UNE INTERDICTION JUDICIAIRE

  • septembre 27, 2025
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Sous le choc d’une sortie controversée, le gouvernement relève les chefs de la DIC et du Commissariat spécial de l’AIBD. Une enquête interne est ouverte pour déterminer les

AFFAIRE MADIAMBAL DIAGNE : LE JOURNALISTE QUITTE LE SÉNÉGAL MALGRÉ UNE INTERDICTION JUDICIAIRE

Sous le choc d’une sortie controversée, le gouvernement relève les chefs de la DIC et du Commissariat spécial de l’AIBD. Une enquête interne est ouverte pour déterminer les responsabilités, vérifier la conformité des procédures et identifier d’éventuelles complicités.

Dans la nuit du 23 au 24 septembre 2025, Madiambal Diagne, patron du groupe Avenir Communication, a quitté le territoire sénégalais. Cette sortie intervient alors qu’il faisait l’objet d’un avis de recherche et d’une interdiction judiciaire de sortie du territoire, avec des instructions de vigilance renforcée adressées aux services de sécurité.

Cette situation soulève de sérieuses interrogations sur l’efficacité des dispositifs de contrôle et sur la coordination entre les forces de sécurité et les autorités judiciaires. Comment un individu sous restriction judiciaire a-t-il pu quitter le pays sans être intercepté ?

En droit sénégalais, l’interdiction de sortie du territoire est une mesure exceptionnelle qui doit respecter un cadre strict :

_1. Décision judiciaire préalable : la mesure doit être émise par une autorité compétente (juge ou procureur) et motivée par des considérations légales précises.

2. Notification formelle : l’intéressé doit être informé officiellement, par un acte écrit, signé par l’autorité judiciaire et consigné dans les registres officiels

3. Transmission aux services de contrôle aux frontières : pour être effective, l’interdiction doit être communiquée à tous les postes de contrôle, aéroports et points de sortie du territoire.

Dans le cas de Madiambal Diagne, aucune information n’a été rendue publique sur la date, le mode ou la forme exacte de cette notification. Cette opacité soulève de sérieuses questions : la mesure a-t-elle été notifiée correctement ? Les services de contrôle avaient-ils connaissance de l’interdiction ? La procédure a-t-elle respecté les normes de droit prévues pour garantir la légalité et la sécurité juridique de la décision ?

Pour les experts juridiques, ces éléments seront déterminants. Si la notification n’a pas été correctement effectuée, il pourrait s’agir d’un vice de forme compromettant l’exécution de la mesure et exposant l’État à des critiques sur le plan légal et institutionnel.

Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a annoncé le relèvement de leurs fonctions, à titre conservatoire, des chefs de la Division des Investigations criminelles (DIC) et du Commissariat spécial de l’AIBD.
L’enquête interne devra établir les conditions exactes de la sortie et situer les responsabilités, en évaluant si la faille relève d’un manquement individuel, d’une défaillance institutionnelle ou d’une complicité interne.

Le ministère a précisé que si des manquements ou complicités étaient avérés, « des sanctions appropriées seront prises ». Cette enquête constitue un véritable test de transparence et de rigueur institutionnelle, et pourrait être l’occasion de renforcer les normes et procédures existantes.

L’affaire dépasse largement le cas individuel de Madiambal Diagne. Elle met en lumière les failles potentielles dans le contrôle des mesures judiciaires, la discipline interne des services de sécurité, la capacité de l’État à appliquer des décisions sensibles dans le respect strict des normes légales et la porosité de nos frontières

Les observateurs estiment que cette sortie constitue un signal d’alerte et pourrait conduire à une révision complète des procédures de notification et de contrôle aux frontières, ainsi qu’à des réformes pour garantir la sécurité juridique et administrative des mesures similaires à l’avenir.

En attendant les conclusions de l’enquête, le dossier Madiambal Diagne reste au cœur d’un débat national sur la responsabilité, la transparence et l’efficacité des autorités sénégalaises, et pose une interrogation majeure : les normes de droit ont-elles été respectées ?

Par: Colylamine
Redaction: Dakmedina.com

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