CHRONIQUE / LE VIVRE-ENSEMBLE EN DANGER
- octobre 2, 2025
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« Quand les mots fissurent la République » ? Ou bien faut-il parler du « poison des discours de haine » ? Ces deux interrogations résonnent douloureusement dans
« Quand les mots fissurent la République » ? Ou bien faut-il parler du « poison des discours de haine » ? Ces deux interrogations résonnent douloureusement dans
« Quand les mots fissurent la République » ? Ou bien faut-il parler du « poison des discours de haine » ?
Ces deux interrogations résonnent douloureusement dans l’actualité sénégalaise. On aime vanter le Sénégal comme un modèle de stabilité, un pays de dialogue et de tolérance. Mais aujourd’hui, cette image flatteuse se craquelle. Le vivre-ensemble, ce ciment qui nous unit malgré nos différences, est attaqué, non pas par des armes, mais par des mots. Et ce sont souvent ceux qui devraient donner l’exemple qui trahissent leur responsabilité.
Les émeutes de 2021 et de 2023 avaient déjà révélé une fracture sociale béante : une jeunesse frustrée, des inégalités criantes, une confiance effritée envers les institutions. Mais au-delà de cette crise socio-économique, une menace plus sournoise s’installe : la banalisation des attaques communautaires dans l’espace public.
Le récent dérapage de la journaliste Ngoné Saliou, visant la communauté halpoular, en est une illustration alarmante. En quelques phrases, elle a réveillé des blessures profondes et suscité une indignation nationale. Car ce genre de propos n’est jamais anodin : il nourrit la suspicion, il installe la peur, il fragilise le socle républicain.
Et elle n’est pas un cas isolé. Chaque jour, sur les réseaux sociaux, dans certains plateaux télé ou même dans des discours politiques, des mots irresponsables circulent. On insulte, on stigmatise, on caricature des communautés entières : religieuses, culturelles ou surtout ethniques. Ces paroles empoisonnent le débat public et dressent des murs là où il faudrait bâtir des ponts.
C’est pourquoi j’interpelle ici, directement, celles et ceux qui portent une voix publique :
Le Sénégal ne peut se permettre d’ouvrir la boîte de Pandore de la haine ethnique ou religieuse. Ceux qui alimentent ces clivages doivent comprendre qu’ils mettent en péril non seulement la cohésion nationale, mais aussi la paix civile.
Le vivre-ensemble n’est pas une formule creuse pour embellir les discours. C’est une exigence quotidienne, une discipline collective. Et si nous voulons préserver ce qui fait la singularité et la fierté de notre pays, nous devons, tous ensemble, refuser la banalisation de l’injure, de la stigmatisation et de l’intolérance.
Car l’histoire est pleine de sociétés qui se croyaient à l’abri, jusqu’au jour où le feu s’est propagé. Ne laissons pas le Sénégal suivre ce chemin.
Par: Colylamine
Redaction: Dakmedina.com