CHAMP CONTRE CHAMP, CHANT CONTRE CHANT… LE GRAND COMBAT DES “CACHÉS” !
octobre 25, 2025
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Au Sénégal, tout est caché, sauf le mot “caché” lui-même ! Entre partisans du pouvoir actuel et défenseurs de l’ancien régime, le débat public a viré au pugilat
Au Sénégal, tout est caché, sauf le mot “caché” lui-même !
Entre partisans du pouvoir actuel et défenseurs de l’ancien régime, le débat public a viré au pugilat verbal. D’un côté, les “dettes cachées”, de l’autre, les “rapports cachés”. Accusations contre accusations, attaques contre contre-attaques dans cette joute, chaque camp brandit fièrement son cachet de “caché” pour intimider l’adversaire et rassurer ses partisans. Un spectacle à ciel ouvert, où le mot “caché” est devenu l’arme fatale du discours politique sénégalais.
La République a troqué la toge du débat pour les gants du combat. Deux camps sur le ring, le même mot dans la bouche : “caché”. Et depuis quelque temps, ce petit adjectif s’est transformé en véritable cri de ralliement.
Dans le coin (vert- rouge), les tenants du pouvoir actuel ouvrent le bal : “dette cachée !”. Une accusation lourde, balancée comme un uppercut fiscal. Ils pointent du doigt les bilans truqués, les chiffres maquillés, les engagements enfouis dans les entrailles du budget. L’ancien régime, selon eux, aurait laissé derrière lui une montagne invisible mais bien réelle , une ardoise dissimulée sous les beaux discours.
Mais dans le coin « baron beige », la réplique fuse avec panache : “rapports cachés !”. Les anciens du régime n’ont pas l’intention de se laisser accuser sans riposter. À leur tour, ils dégainent leur cachet de caché, en brandissant la menace de documents enterrés, de vérités qu’ils prétendent connaître mais que les autres voudraient taire. “Vous parlez de dettes cachées ?” ironisent-ils. “Alors sortez vos rapports cachés, mettez-les sur la table, et qu’on en finisse avec vos demi-vérités !”
Dans ce jeu de cache-cache politique, chaque camp use de son cachet de “caché” comme d’un label de légitimité : un sceau de soupçon pour déstabiliser l’adversaire et galvaniser les siens. L’un accuse pour affaiblir, l’autre réplique pour exister. Et à chaque coup porté, c’est le mot “caché” qui gagne en éclat.
Désormais, il s’est imposé comme le mot le plus populaire du pays. On ne parle plus que de lui : dettes cachées, rapports cachés, vérités cachées, intentions cachées. Même la transparence, ironie du sort, semble s’être… cachée.
Le peuple, témoin fatigué de ce ballet d’ombres, regarde le spectacle avec un mélange de scepticisme et d’humour. Car à force de se battre pour savoir qui cache le mieux, plus personne ne cherche à révéler quoi que ce soit. La rue publique, elle, compte les coups, sans savoir qui des deux finira par lever la main ,ni si la vérité sortira un jour du vestiaire.
Ainsi va la politique à l’heure des “cachés” : un ring sans arbitre, une pièce sans fin, un jeu où chacun cache pour ne pas perdre la face. Et dans ce théâtre du flou, le seul mot qui brille encore sous les projecteurs… c’est “caché”.