Dans une lettre ouverte adressée à Waly Diouf Bodian, Pape Matar Diallo n’a pas mâché ses mots. L’ancien opposant historique devenu « éternel indignée » s’en prend à ce qu’il considère comme une dérive de la politique spectacle et une violation des principes fondamentaux de rigueur et de transparence.

Dans sa missive, Pape Matar commence par réfuter l’accusation portée par le Directeur : celle de vouloir « écorner l’image du gouvernement ». « Soyons clairs : je ne peux pas écorn­er l’image de mes serviteurs. Je peux seulement leur rappeler les principes pour lesquels nous nous sommes battus : la rigueur, la transparence et la priorité donnée au peuple », écrit-il, ironique, tout en soulignant sa propre disponibilité pour traiter des « vraies urgences du pays ».

Critique de la politique-spectacle et des meetings politiques

Le ton de Pape Matar Diallo devient plus incisif lorsqu’il évoque l’organisation des meetings politiques. « La question n’est pas de savoir si un meeting “impacte” la marche du pays, mais quelle image il renvoie à ceux qui souffrent », écrit-il, rappelant les expulsions récentes de familles et de jeunes en situation précaire pour laisser place à des rassemblements.

Selon lui, « un citoyen sénégalais qui, faute de perspectives, occupe un espace public pour gagner sa vie dignement est expulsé sans ménagement, mais les hommes politiques, eux, peuvent le privatiser pendant cinq jours pour y rassembler leurs militants. » Une critique directe de la gestion des espaces publics et de l’exemplarité du pouvoir.

Transparence et sacrifices : Diallo interpelle

Pape Matar Diallo n’hésite pas non plus à questionner les “sacrifices” consentis par les responsables politiques. Il invite à la transparence sur les rémunérations et avantages cumulés, contrastant avec le discours d’austérité que le gouvernement veut promouvoir.

« Je ne suis pas constant dans mes critiques par plaisir, je le suis par conviction », précise-t-il, rappelant ses positions face aux shows politiques passés de Macky Sall, qu’il dénonce à l’époque comme aujourd’hui.

Un appel à la responsabilité et à l’exemplarité

Pape Matar conclut sa lettre par un appel ferme à la responsabilité et à l’action. « Vous n’avez pas une image à préserver, vous avez un pays à redresser. Ne perdons pas de temps. Dans un pays où tout est à reconstruire, même le samedi devrait être un jour ouvrable, un jour pour travailler, pas pour parader. »

Enfin, il met en garde ceux qui voudraient le qualifier d’incohérent, soulignant la différence entre les rôles de l’opposition et du pouvoir : « Comparer un parti d’opposition qui manifeste pour exister à un parti au pouvoir qui festoie pendant que le peuple souffre, c’est tout simplement absurde. »

PMD, l’éternel indignée, rappelle que ses critiques sont motivées par des principes et non par des intérêts partisans. Une lettre qui, sans nul doute, relance le débat sur la responsabilité politique et la gestion de l’espace public au Sénégal.

Par: Colylamine
Redaction: Dakmedina.com