Une drôle d’effervescence secoue ces derniers temps la coalition Diomaye Président. Depuis l’arrivée de sa nouvelle coordinatrice surnommée selon l’humeur du camp « Madame Filtrage » ou « Mimi-Porte-Tournante », les ralliements se multiplient au point que même les murs du siège semblent gémir sous le poids des valises politiques qu’on tire discrètement dans les couloirs. La rupture annoncée ressemble de plus en plus à une clinique de réhabilitation pour ex-baronnies en quête de renaissance.

Quand l’ouverture vire à l’apologie de la transhumance

Officiellement, on parle de « dépassement des clivages » et d’« unité nationale ». Dans les faits, la stratégie s’apparente davantage à une OPA tranquille sur Benno Bokk Yakaar, sa locomotive APR, et quelques morceaux bien juteux d’autres coalitions de l’opposition. Un recyclage XXL qui ferait pâlir de jalousie les industries de traitement des déchets.

Pour les militants historiques, la rupture se dilue à vue d’œil. Certains, dépités, parlent même d’une réédition méthodique des pratiques d’hier. « Mimi recrute comme avant… et parfois même chez les mêmes ! », lâchent les pastefiens, mi-médusés, mi-résignés.
Dans les salons politiques, un nouveau surnom circule : l’ANE, l’Agence Nationale de l’Embauche des Ex-Régimeux. On ne peut pas faire plus explicite.

Une coalition qui aspire tout… et qui laisse l’opposition exsangue

La dynamique de recrutement ne touche pas uniquement les déçus du pouvoir sortant. Elle siphonne surtout l’opposition, déjà aussi fragile qu’un château de cartes en saison des pluies.
Patchwork d’ambitions contradictoires, l’opposition sénégalaise voit sa frange la plus opportuniste foncer vers la nouvelle prairie verte du pouvoir, guidée par un instinct de survie quasi animalier.

Même ceux qui avaient glissé vers l’opposition par frustration du « diktat » pastefien trouvent désormais, grâce à Mimi, une sortie de secours climatisée vers la majorité présidentielle. Ajoutez à cela les barons de l’ancien régime, nostalgiques de leurs privilèges et avides de réhabilitation, et vous obtenez une coalition qui aspire tout ce qui bouge.

Résultat : l’opposition se dépeuple à grande vitesse, se fragmente, s’affaisse… et finit dépendante de ses éléments les plus radicaux. Pas besoin d’une stratégie machiavélique : Mimi se charge du travail.

La majorité tentaculaire, mais idéologiquement floue

Avec plus de 213 organisations alignées sur l’attelage présidentiel, on n’est plus face à une coalition, mais à un véritable marché politique où convictions, loyautés et principes s’échangent au détail ou en gros.
Le risque ? Une rupture repeinte, un changement cosmétique recyclant exactement ce qu’il prétendait combattre.

Tensions feutrées au sommet : la fumée sans le feu

À cela s’ajoutent les relations délicates entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko.
« Un contexte difficile et délicat », selon Ayib Daffé.
Dans le dialecte politique, cela signifie :
« On voit la fumée s’échapper du toit, mais personne n’ose sonner l’alarme. »

Peu de temps pour convaincre

Le compte à rebours est lancé. Diomaye dispose plus beaucoup de temps pour prouver que sa gouvernance repose sur autre chose qu’une mécanique d’alliances opportunistes. Il doit montrer qu’il peut transformer, réformer, bouger les lignes sans renier la promesse initiale : gouverner autrement.

Pour l’instant, une seule certitude : la coalition Diomaye Président recrute large, vite, et sans complexe.

Reste à savoir si cette grande foire politique accouchera d’un véritable changement…
ou si elle finira comme les marchés de fin de saison : beaucoup de bruit, beaucoup de foule, et très peu de rupture réelle.

Par: Colylamine

Redaction: Dakmedina.com